L’énergie propre ne se limite pas à l’atteinte de la carboneutralité

Auteur: Tej Gidda
iStock-176965161_CoalFiredPowerPlant.jpg

En bref

Même avec des émissions nettes zéro, les effets sur les émissions que nous avons déjà produites en tant que société et qui se sont accumulées dans l’atmosphère seront limités.

Même avec des émissions nettes zéro, les effets sur les émissions que nous avons déjà produites en tant que société et qui se sont accumulées dans l’atmosphère seront limités.

Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, nous avons pu constater la rapidité avec laquelle la nature peut se régénérer lorsqu’on lui en donne l’occasion. Partout dans le monde, cela a eu pour effet d’orienter notre conscience collective vers la durabilité et les choix de vie plus écologiques. Pendant cette période de ralentissement, il semble que nous ayons atteint un moment charnière, où les investissements, les technologies et les gouvernements ont simultanément fait d’énormes avancées dans la transition vers l’énergie propre.

La question est : quelle est la suite?

Au cours de l’année qui s’achève, le message selon lequel nous devons atteindre la carboneutralité s’est répandu à grande échelle. Pourtant, beaucoup seraient surpris d’apprendre que la carboneutralité ne marque pas la fin de notre dépendance aux combustibles fossiles. Au contraire, elle signifie simplement que notre économie a compensé toutes les émissions par des actions, comme planter des arbres, par des technologies qui captent les émissions de carbone avant qu’elles ne soient libérées dans l’air, ou encore par l’introduction de nouvelles énergies renouvelables.

Donc, qu’est-ce que la carboneutralité?

D’innombrables organisations se sont fixé un objectif de carboneutralité, suivant différents échéanciers. Des pays entiers, comme le Royaume-Uni, ont promis d’atteindre des émissions de gaz à effet de serre (GES) nettes zéro d’ici 2050. De nombreuses entreprises, y compris des multinationales, ont faut de même. Cela signifie que les entreprises et les nations se dirigent vers une année 2050 où les émissions de GES seront compensées, ou réduites, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’émissions nettes.

Ces engagements ont de nombreuses implications. Tout d’abord, cela veut dire que les émissions de GES se poursuivront, y compris celles provenant de l’utilisation de combustibles fossiles. Deuxièmement, cela signifie que plusieurs approches sont nécessaires pour équilibrer ces émissions afin d’atteindre la carboneutralité. Troisième implication, et la plus importante : même avec des émissions nettes zéro, les effets sur les émissions que nous avons déjà produites en tant que société et qui se sont déjà accumulées dans l’atmosphère seront limités. Ces émissions ont été produites lors de la révolution industrielle et resteront présentes après 2050.

zero-emission-infographic-FC.jpg

Les émissions nettes négatives sont l’avenir d’un monde post-carboneutralité

Comment pouvons-nous, en tant que société, commencer à réduire la quantité de dioxyde de carbone accumulé dans l’atmosphère? La solution est de capter et de séquestrer le CO2 et d’utiliser la technologie pour l’éliminer à un niveau bien au-delà des émissions. Lorsqu’on parle de transition énergétique, il s’agit vraiment de cela : une évolution à long terme pour s’éloigner des combustibles fossiles, qui ne se produira pas du jour au lendemain. La carboneutralité est une étape de la transition vers un avenir net négatif, et non une finalité.

Autant nous devons nous concentrer sur la carboneutralité dans le cadre de la transition énergétique, autant il est essentiel de commencer à tracer la voie vers un avenir à émissions négatives après 2050. L’hydrogène et le captage de carbone, ainsi qu’un recours massif à l’électricité et aux combustibles liquides ou gazeux renouvelables comme le gaz naturel renouvelable, seront tous des éléments clés du futur.

D’autres technologies sont en train d’être mises au point pour accélérer le mouvement. Il se pourrait même que les technologies qui auront le plus grand impact n’existent pas encore. Quoi qu’il en soit, pour être durables dès maintenant, nous devons commencer à penser à un avenir net négatif.

Article original publié en août 2021 sur iPolitics.

Auteur et autrice